Face à la multiplication des épisodes climatiques extrêmes, les vignerons sont de plus en plus nombreux à recourir au dispositif permettant l’achat exceptionnel de raisins ou de moûts pour compenser des pertes de récolte.
Mis en place par l’arrêté du 4 août 2017 grâce à la mobilisation des Vignerons Indépendants, ce mécanisme autorise un récoltant à acheter jusqu’à 80 % de son volume moyen sur cinq ans, sans être négociant.
Pensé comme exceptionnel, il tend pourtant à devenir un outil courant pour maintenir les volumes et préserver l’activité économique. Jean-Marie Fabre le souligne en indiquant que l’aléa climatique est devenu la norme.
Le président des Vignerons Indépendants pointe les limites du dispositif : s’il fonctionne bien, les vins issus de ces raisins peuvent être plus difficiles à commercialiser. Au-delà du maintien conjoncturel des volumes, il ne remplace pas la récolte perdue ni ne garantit la pérennité des exploitations.
Pour les Vignerons Indépendants, ce recours répété n’est pas un modèle d’avenir. Jean-Marie Fabre plaide pour de vraies solutions de protection du vignoble, appelant à un soutien fort pour le déploiement de protections contre le gel, la grêle ou la sécheresse. Car si l’achat de vendange permet de passer un cap, seul l’investissement dans la résilience du vignoble pourra sécuriser durablement le travail et l’économie des domaines.



