Les sénateurs de la Commission des affaires économiques ont livré un rapport sur l’avenir de la viticulture française reprenant 23 recommandations.
Les Sénateurs font le constat d’une viticulture en crise et ne préconisent une sortie de ces difficultés qu’en unissant ses acteurs et en renforçant sa compétitivité, allant à l’encontre du constat de la situation par les Vignerons Indépendants. Leur rapport, adopté à l’unanimité par la commission des affaires économiques, appelle notamment à l’organisation d’assises de la viticulture dès 2026, fondées sur un « pacte de confiance entre l’amont et l’aval de la filière ».
S’il salue la qualité du diagnostic posé, Jean-Marie Fabre, président des Vignerons Indépendants de France, estime que ces conclusions laissent un goût d’inachevé.
Pour le président des Vignerons Indépendants, ce rapport reflète bien les difficultés de la filière : mal-être agricole, difficultés d’installation, complexité administrative, besoin de relance de l’export ou développement de l’œnotourisme. Autant de sujets qui font consensus.
Mais le mouvement regrette que l’approche stratégique et les perspectives proposées restent insuffisantes, avec une vision parfois trop centrée sur les structures collectives ou le négoce, oubliant ainsi les domaines indépendants et entreprises familiales.
Autre point de réserve : la manière dont le rapport aborde les enjeux climatiques. Ceux-ci sont traités presque exclusivement sous l’angle des cépages résistants et de l’assurance récolte.
Pour les Vignerons Indépendants, c’est une approche trop réductrice. « Face au gel, la grêle, l’arythmie hydrique, des outils de protection efficaces sont à disposition. En aidant nos entreprises à s’en équiper, on maintient la capacité à produire et la capacité de nos entreprises à être résilientes et performantes », insiste Jean-Marie Fabre.
La confédération s’inquiète également de certaines orientations budgétaires proposées, notamment la réorientation des aides vers l’aval et la suppression des dispositifs individuels de restructuration du vignoble, alors même que le vignoble se renouvelle insuffisamment. Si le développement à la capacité à l’export est une piste de travail nécessaire, il faut commencer par consommer l’enveloppe déjà allouée à ces mesures avant de chercher des financements supplémentaires.
Enfin, sur la question des organisations de producteurs (OP), les vignerons indépendants s’opposent à un tel décret tant que des garanties d’accès équitables aux aides à l’ensemble des structures ne soient pas données.




