En retirant massivement les autorisations de mise sur le marché des produits cupriques, l’ANSES fragilise la protection du vignoble et met en péril la viticulture biologique sans proposer d’alternatives équivalentes ni d’accompagnement.
En juillet 2025, l’ANSES a procédé à un retrait massif d’Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) des produits cupriques « vigne » et a durci les conditions d’utilisation des produits réhomologués : distance de sécurité pour les personnes riveraines portée à 10 mètres même avec pulvérisateurs à dérive réduite, zones non traitées eau (ZNT) de 20 à 50 mètres selon les produits, plafond de 4 kg de cuivre/ha/an sans lissage, délai de 7 jours entre deux applications et interdiction d’utilisation en floraison.
Pourtant, l’agence reconnaît elle-même, dans son étude d’impact sur les scenarii de limitation/retrait du cuivre, l’absence d’alternatives équivalentes dans certaines situations et le risque majeur pour les systèmes en agriculture biologique, avec des pertes de rendement pouvant être très élevées.
Ces décisions affectent directement les 47 % des adhérents Vignerons Indépendants certifiés en agriculture biologique, mais aussi l’ensemble du réseau. C’est l’incompréhension totale sur la ligne politique suivie, alors même que les Vignerons Indépendants défendent depuis des années le maintien du cuivre et du lissage, notamment lors de la réhomologation européenne de 2018 menée avec la CEVI.
Aujourd’hui, les Vignerons Indépendants appellent l’ANSES et les pouvoirs publics à adopter une politique cohérente : on ne peut prétendre encourager l’essor du bio tout en retirant l’essentiel des moyens de protection qui y sont autorisés. Faute d’une telle cohérence, c’est la viticulture la plus vertueuse qui risque d’en subir le coup fatal. Un bouleversement d’une telle ampleur ne peut être imposé de la sorte, qui plus est sans stratégie ni moyens mis en face.