L’ANSES et Santé Publique France ont présenté lundi 15 septembre les résultats de l’étude Pestiriv, consacrée à l’exposition des riverains de zones viticoles aux produits phytopharmaceutiques.
Cette étude de grande ampleur a été menée entre 2021 et 2022 dans 265 zones viticoles et non viticoles. Elle a permis de mesurer 56 substances dans l’air extérieur, l’air et les poussières à l’intérieur des habitations, ainsi que dans l’urine et les cheveux des participants. Des informations précises sur le logement et les habitudes de vie des participants ont également pu être collectées.
Les résultats de l’étude montrent que les riverains des zones viticoles sont plus exposés aux produits phytopharmaceutiques que les personnes vivant loin de toute culture. Ces expositions sont par ailleurs plus importantes en période de traitement. Les substances détectées incluent des produits spécifiques de la viticulture (folpel, métirame), ainsi que des substances plus largement utilisées comme le glyphosate, le fosétyl-aluminium ou le cuivre.
PestiRiv ne fournit pas d’information sur l’état de santé des populations. L’objectif est exclusivement de mesurer l’exposition aux pesticides, et non d’en évaluer les effets sanitaires.
Pour limiter les expositions des riverains des cultures, les deux agences incitent à intervenir sur la source même des contaminations, en recommandant notamment de réduire les traitements au strict nécessaire et de minimiser leur dispersion en s’appuyant notamment sur une mise en œuvre ambitieuse de la stratégie Ecophyto 2030. Elles recommandent également une information renforcée des riverains et un meilleur accès aux données d’usage pour guider l’action publique et les évaluations à venir.
Dans le cadre de la parution de cette étude, le vignoble a pris la parole pour rappeler que la filière viticole était pleinement mobilisée sur le sujet, n’ayant pas attendu l’étude Pestiriv pour améliorer ses pratiques avec des mesures qui vont justement dans le sens des recommandations de Santé Publique France et de l’ANSES. Il est également important de rappeler que la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires est un défi collectif (Etat, firmes, filière, société), et qu’il est essentiel que les vignerons ne se retrouvent pas en situation d’impasse technique.