Une pause bienvenue mais la vigilance reste de mise
Alors que le président des États-Unis a annoncé un moratoire de 90 jours sur les droits de douane individualisés, à l’exception de ceux appliqués à la Chine, les Vignerons Indépendants continuent de porter la voix des TPE artisanales exportatrices auprès des négociateurs
Après avoir menacé d’une hausse de 200 % des droits de douane sur les vins européens, puis imposé un tarif de 20 % sur l’ensemble des biens en provenance du Vieux Continent, Washington a finalement décidé d’appliquer à partir de ce mercredi 9 avril un taux générique de 10 %… mais seulement pour 90 jours.
Ce revirement marque un nouvel épisode dans la guerre commerciale initiée sous la présidence de Donald Trump. Alors que les nouveaux tarifs venaient à peine d’entrer en vigueur, ils sont désormais suspendus temporairement, ramenant tous les pays – à l’exception de la Chine – à un taux uniforme de 10 % sur l’ensemble des produits.
L’Union européenne met en pause sa riposte
En réaction à cette annonce, l’Union européenne a décidé de suspendre temporairement ses propres mesures de rétorsion. Celles-ci devaient initialement cibler plusieurs produits américains, tout en excluant les bourbons, whiskies et vins, une décision prise à la demande de la filière viticole dont les Vignerons Indépendants afin d’éviter un traitement différencié pour le vin, le champagne et les spiritueux.
Avant l’annonce du moratoire, Jean-Marie Fabre, président des Vignerons Indépendants de France, avait exprimé ses regrets auprès de la ministre de l’Agriculture et du ministre délégué chargé du Commerce extérieur, ainsi que publiquement dans Vitisphere, déplorant que le vin n’ait pas été inclus dans les négociations à taux nuls menées par l’Union européenne. Selon lui, cette omission illustre une fois de plus la tendance des instances européennes à reléguer la filière viticole au second plan, derrière les intérêts industriels, une situation qui rappelle les négociations du premier mandat de Donald Trump.
Une vigilance et de nouveaux outils nécessaires pour l’avenir
Si, pour l’instant, la filière viticole est épargnée – ou du moins impactée au même titre que les autres produits et de ses concurrents internationaux – Jean-Marie Fabre poursuit ses efforts pour soutenir les capacités d’exportation des caves particulières. Il insiste notamment sur deux priorités :
• La mise en place d’un guichet unique pour les accises, demande portée depuis de nombreuses années par le mouvement, afin de faciliter les démarches administratives pour les échanges sur le marché communautaire.
• L’utilisation de la réserve de crise agricole européenne pour soutenir les entreprises confrontées à des pertes de parts de marché.
Le président des Vignerons Indépendants a porté directement ces propositions auprès de plusieurs responsables du gouvernement, dont la ministre de l’Agriculture, le ministre du Commerce extérieur et les conseillers de la Présidence de la République et du Premier ministre.