Profitant de l’audition de la commission du Développement Durable de l’Assemblée nationale préparant le budget 2026, le président des Vignerons Indépendants a plaidé pour une politique ambitieuse de soutien aux outils de protection du vignoble.
Le mercredi 17 septembre, le président des Vignerons Indépendants, Jean-Marie Fabre, a été auditionné par le député David Taupiac (Gers, LIOT), rapporteur sur les investissements liés à la recherche pour renforcer la résilience climatique des exploitations. L’audition a débuté par la présentation des organisations participantes à l’audition, à savoir, en plus des Vignerons Indépendants de France, l’Institut français de la vigne et du vin (IFV) et le syndicat des Côtes de Gascogne.
Jean-Marie Fabre est revenu sur l’axe 2 de la feuille de route portée par les Vignerons Indépendants, à savoir la résilience climatique. Il a rappelé que les aléas climatiques fragilisent directement les domaines : perte de récolte, baisse de chiffre d’affaires, équilibre économique menacé. L’Observatoire des Vignerons Indépendants le confirme : entre 2018 et 2023, les vignerons ont perdu en moyenne au moins 20 % de leur récolte une année sur deux, avec des zones particulièrement touchées comme le Sud-Ouest, Bordeaux-Aquitaine et Languedoc-Roussillon. Pour la récolte 2024, 92 % des vignerons ont subi au moins un aléa climatique ou sanitaire, avec des pertes atteignant parfois plus de 60 %.
Les outils de protection restent insuffisants. Si 47 % des vignerons du réseau recourent à l’assurance récolte, ce dispositif montre ses limites à cause de la méthode de calcul du rendement de référence. Les stocks et l’épargne de précaution dépendent des récoltes précédentes et de la conjoncture économique, tandis que seuls 15 % des vignerons du réseau sont équipés d’outils physiques (tours antigel, filets paragrêle, irrigation…), dont le coût peut atteindre pour certains équipements 20 000 €/ha. Les dispositifs d’aide actuels ne permettent pas un accompagnement à la hauteur, sauf dans une région ou deux. Le recours au FEADER de manière étendue apparaît donc comme une solution indispensable, à condition d’une stratégie nationale claire et ambitieuse.
Jean-Marie Fabre a insisté : il faut passer d’une logique de réparation, a posteriori, à une logique de prévention. La recherche est essentielle, mais ses résultats prendront du temps. Les vignerons, eux, ont besoin d’un soutien massif dès aujourd’hui pour sécuriser leurs récoltes et leurs marchés.